vendredi 10 décembre 2010

Compte-rendu de la conférence sur La Diversité des Savoirs Traditionnels et la Diversité Biologique


Mardi 16 novembre, Jacques Fleurentin, président de la société française d'ethnopharmacologie, a tenu une conférence sur « la diversité des savoirs traditionnels et la diversité biologique ».

Voici tout d’abord une définition de la biodiversité. Elle comprend les écosystèmes, les aspects économiques, génétiques et sociaux et enfin le nombre total d’espèces peuplant un habitat. On y recense environ 9 000 bactéries et virus, et environ 1 659 000 espèces d’animaux et d’insectes.

La biodiversité a disparu au cours de certaines grandes périodes d’extinction c’est-à-dire pendant la période du Jurassique en -215 millions d’années et à la fin du Crétacé en -65 millions d’années. Il faut savoir qu’il y a une extinction de la biodiversité environ tous les 150 millions d’années. C’est également au cours de la Préhistoire qu’il y eut la disparition de grands oiseaux et de chevaux sauvages.

Nous avons également constaté que si la biodiversité diminue, en revanche, la population humaine ne cesse d’augmenter :

            - 1910 : 1,75 milliard d'êtres humains
            - 1960 : 3 milliards d'êtres humains
            - 2000 : 6 milliards d'êtres humains.

Si cette croissance continue ainsi, nous serons 9 milliards à vivre sur Terre.

Le nombre de disparitions d'espèces s'accroît au cours des siècles :

            - 17ème siècle : 21 espèces
            - 18ème siècle : 38 espèces
            - 19ème siècle : 84 espèces
            - 20ème siècle : accélération des extinctions : 270 espèces ont disparu !

Ces extinctions sont en partie dues à la déforestation car chaque année 17 000 000 hectares disparaissent, ce qui représente environ 1/3 de la France. Si ce rythme se maintient, la forêt aura disparu en 2070 ! La déforestation se fait notamment en Guyane, en Côte d’Ivoire, à Madagascar, en Sibérie et au Brésil. A cause de cette déforestation massive, 5 000 à 25 000 espèces disparaissent chaque année !

En deuxième partie de son discours, Jacques Fleurentin nous a également parlé de l’ethnopharmacologie. C’est une science qui est à 70% médicinale. Le métier de guérisseur est d’ailleurs en danger car de moins en moins de personnes s'y intéressent.

Quel est le rôle de l’ethnopharmacologue ?

L’ethnopharmacologue travaille énormément sur le terrain car il y recense les savoirs traditionnels et inventorie les remèdes. Puis il va travailler en laboratoire avec un pharmacologue, toxicologue, chimiste, clinicien etc. Enfin, il retourne sur le terrain pour promouvoir les résultats de la symbiose entre terrain et laboratoire. Et c’est en partie ainsi que les médicaments génériques à base de plantes cultivées localement sont fabriqués.
On trouve 2 000 plantes médicinales utilisées en Europe. Il y a également une très grande diversité de plantes alimentaires telles que le blé, le riz, le maïs, la pomme de terre, l’orge, ... Cependant, les semences transgéniques accélèrent la perte de la biodiversité.

Pourquoi garder autant de variétés ?

Pour pouvoir trouver des espèces résistantes comme le café ou le manioc et pour éviter le commerce des espèces sauvages telles que les singes, les oiseaux, les tortues, les plantes…

Cependant, il y a également des contraintes  économiques, car les pays du sud veulent exploiter les ressources biologiques pour se développer, et des contraintes écologiques, comme le réchauffement climatique, et enfin des contraintes sociologiques, car il faut penser à l’Homme et ses activités dans la gestion de l’écosystème.

Pour  protéger la biodiversité, il y a les conventions de Washington, de Berne et de Rio. C’est en 1990 que furent créé les premiers conservatoires botaniques. Les conservatoires nationaux se trouvent  à Brest, Nancy et Porquerolles.

Pour permettre une meilleure protection de la biodiversité, il faut une brevetabilité du vivant ,ce qui signifie qu’une fois la plante brevetée, elle est protégée à 100%. Mais cette brevetabilité du vivant doit être écrite ,car si elle est orale, elle n’est pas reconnue.

Enfin, Jacques Fleurentin nous a parlé de l’extractivisme et de la valeur de non usage :

             - l’extractivisme permet de conserver des terres pour 20 ans en laissant les arbres sous-couverture.
             - la valeur de non usage est attribuée aux forêts qui ne sont pas détruites par l’homme.  
               Malheureusement, cette valeur n’est que très rarement attribuée.

Pour conclure, Jacques Fleurentin pense qu’il est indispensable de sensibiliser l'Homme dès son plus jeune âge et qu’à travers les choix que font les consommateurs en matière de produits, ils orientent le choix de l’écologie.

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