Mardi 9 novembre 2010, Laurent Godé, membre de l’Institut Européen d’Ecologie, a tenu une conférence sur la biodiversité de Lorraine au Cloître des Récollets, à Metz.
Nous sommes malheureusement arrivés avec une heure de retard, mais avons tout de même pu recueillir bon nombre d’informations sur la biodiversité, laquelle n’est peut-être pas suffisamment prise en compte dans la vie urbaine quotidienne.
Voici un compte-rendu de ce qui a été dit.
La Lorraine possède des zones de biodiversité en tout genre. En voici quelques exemples :
- Les zones humides peuvent regrouper jusqu’à 1200 espèces d’animaux parmi lesquelles des libellules, des coléoptères, des poissons ou encore des oiseaux nicheurs.
- La Lorraine dispose également de milieux qui lui sont particuliers tels que les zones salées, comme à Châteaux-Salins ou Marsal. Ce qui rend ces zones si particulières, c’est que l’on y retrouve des espèces animales et végétales propres aux côtes atlantiques et méditerranéennes.
- Les prairies regroupent de nombreuses espèces de plantes (180, dont 20 sont protégées), de mammifères (qui les utilisent pour la chasse ou la reproduction), d’oiseaux et de papillons.
Cependant, la surface en prairie du Parc Naturel Régional de Lorraine régresse continuellement. Les causes : la présence de l’Homme et de la PAC (Politique Agricole Commune). En effet, cette dernière encourage les agriculteurs à cultiver les champs au détriment des animaux. Les besoins en herbe, et donc en prairie, sont de ce fait moins importants. De plus, les machines agricoles coupent l’herbe de plus en plus bas et de plus en plus tôt, détruisant ainsi l’écosystème qui se trouve au sol. Les espèces n’ont donc plus le temps de se reproduire. C’est pourquoi aujourd’hui des contrats sont créés aves les agriculteurs afin de sauver ces environnements.
- Les pelouses sèches regroupent surtout des espèces méditerranéennes, comme à St Quentin, où poussent des orchidées, des campanules, … et vivent des animaux comme la mante religieuse, le fourmilion, le lézard des souches, ... La vipère aspic y a également élu domicile et se trouve ici dans sa limite nordique, c’est-à-dire qu’on ne la trouve plus au nord de la Lorraine car il y fait trop froid.
Beaucoup d’autres types de terrain sont propices à une biodiversité fourmillante et diversifiée :
- Les éboulis et affleurements rocheux, qui sont plutôt rares ;
- Les landes, en sommet de crêtes où la forêt ne pousse pas à cause du climat ;
- Les vergers, qui sont en danger du fait de l’arrêt progressif de ce type de culture ;
- Les haies, qui sont des réseaux éco-fonctionnels (ils servent par exemple de corridors aux hérissons) ;
- Les cultures, qui ont un intérêt paysager et écologique, et qui sont à diversifier au maximum ;
- Les friches ;
- Les villages, avec leurs jardins, toits, clochers, etc …
Monsieur Godé nous a ensuite posé quelques devinettes et donné quelques astuces :
Quel est le point commun entre la chouette effraie, le blaireau et la grenouille rousse ?
Leur principale cause de mortalité est la circulation routière.
Votre meilleure contribution : faire attention à la vitesse à laquelle vous roulez et ce, surtout la nuit.
Que faire de plus :
- prendre les animaux en compte pour la construction de passages naturels, de batrachoducs (écoducs destinés à relier deux zones entre elles pour que les amphibiens ou batraciens puissent circuler de l'une à l'autre) ;
- penser à planter de nouvelles haies autour des routes et à entretenir les anciennes, à creuser des zones humides ou des mares ;
Quels sont les pièges de votre jardin ?
Les bassins d’agrément en plastique avec des berges verticales et lisses (faites des pentes douces et utilisez de la paille de coco pour remplacer le plastique), les petits objets abandonnés (élastique, pot de yaourt, …), l’anti-limace (qui tue le hérisson), …
Que faire lorsque l’on trouve une chauve-souris ?
Il est interdit de la détruire, de la transporter ou de la manipuler. Il faut savoir qu’elle peut être vectrice de la rage. La meilleure chose à faire est de téléphoner au 03 83 84 25 41 (numéro du Parc Naturel Régional de Lorraine). Il existe également beaucoup d’associations locales qui s’occupent d’animaux.
Que faire si l’on trouve un serpent dans un massif de fleurs ?
Vous devez savoir que la majorité des serpents sont protégés. Seule la vipère peut être tuée pour des raisons sanitaires. Mais attention à ne pas confondre vipère et couleuvre. En cas de doute sur l’identité de votre « visiteur », prenez si possible une photo du serpent et envoyez-la au Parc pour identification. Mais le mieux à faire est encore de contacter le Parc.
Quel est le record de becquées de chenilles qu’un couple de mésanges a apportées à ses petits en une journée ?
Le record est de 900 becquées en 1 jour, c’est ainsi que l’on se rend compte que la Nature toute seule peut nous aider à nous débarrasser des « nuisibles » que l’on retrouve dans nos jardins ! Alors, pour aider les mésanges, construisez des nichoirs !
C’est sur cette anecdote que s’est conclue la conférence et qu’un débat s’est ouvert sur des questions plus ciblées et plus personnelles des membres du public.
Le prochain compte-rendu concernera la conférence sur la diversité biologique et la diversité des savoirs traditionnels, tenue par Jacques Fleurentin.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire